Matricules des forçats du bagne de Brest (1749-1858)
Base de données constituée à partir des registres de matricules des forçats arrivés au bagne de Brest en mai 1749. Les registres sont conservés au Service historique de la Défense (SHD), antenne de Brest. Ils ont été numérisés par le SHD et sont librement consultables sur la bibliothèque numérique du Centre de recherche bretonne et celtique. Les données de cette base, de l'ouverture du bagne de Brest en 1749 à sa fermeture en 1858, seront progressivement mises en ligne.
Responsable de la base de données : Philippe Jarnoux, professeur d'histoire moderne à l'Université de Bretagne Occidentale
Colonne | Definition | Commentaires |
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Chaine | Chaine d'arrivée du forçat | Sous l’ancien régime, il y a 3 chaines principales : la chaine de Paris (avec une variante possible qui passe par la Champagne, la Lorraine et la Bourgogne), la chaine de Guyenne (arrive souvent par voie maritime et rassemble des détenus du sud-ouest du royaume), la chaine de Bretagne (départ de Saumur). Tous les forçats n’arrivent pas dans des chaines. Des prisonniers isolés ou des petits groupes sont régulièrements envoyés à Brest hors de toute chaine. |
Prison | Prison où était incarcéré le forçat avant son arrivée au bagne | Les forçats arrivants dans les chaines sont d’abord regroupés dans certaines prisons et sont rattachés à la chaine quand celle-ci passe à proximité. Par exemple, la chaine de Bretagne part de Saumuret et prend de nouveaux prisonniers à Rennes, provenant des prisons du Parlement. |
jour_arrivée | Jour d'arrivée au bagne | |
mois_ arrivée | Mois d'arrivée au bagne | |
année_arrivée | Année d'arrivée au bagne | |
N°_Matricule | Numéro de matricule du forçat | Chaque forçat reçoit un n° de matricule à son arrivée. A Brest, les numéros ne se suivent pas nécessairement car le matricule général est établi à l’échelle du pays et comprend les forçats de tous les bagnes. |
Registre | Cote d'archive du registre | Cote d’archive du Service Historique de la Défense (SHD) Brest où sont conservés les registres. Le matricule général de Brest commence avec le registre 2 O 7. |
Report_1 | Numéro de matricule de premier report | Le matricule général est refait à plusieurs reprises et certains forçats se voient attribuer plusieurs numéros successivement. Le premier matricule est réalisé à partir de 1749. Le second en 1760, un troisième en 1772 puis un quatrième en 1800. Un forçat arrivé en 1750 aura reçu un premier matricule ; s’il est toujours au bagne en 1760, un nouveau numéro lui est attribué en 1760 (c’est le report). Ce report permet de suivre les forçats d’un registre à l’autre. |
Report_2 | Numéro de matricule de deuxième report | Cf Report_1. Un forçat arrivé en 1750, toujours présent en 1760 et en 1772 aura donc trois numéros successifs, d’où la nécessité de prévoir ces deux reports possibles. |
Prénom_1 | Premier prénom du forçat | Par commodité, l’orthographe des prénoms a été normalisée selon les formes actuelles à l’exception des prénoms étrangers. |
Prénom_2 | Deuxième prénom du forçat | Nous avons considéré comme prénoms composés ceux qui existent aujourd’hui. Ainsi un individu noté Jean Louis dans le registre sera enregistré dans le champ Prénom 1 sous la forme Jean-Louis tandis qu’un individu noté Marcel Michel sera enregistré avec deux prénoms dans les champs Prénom_1 et Prénom_2. |
Prénom_3 | Troisième prénom du forçat | |
Nom | Nom de famille du forçat | L’orthographe des registres a été systématiquement respectée |
Variante_nom | Variante du nom de famille du forçat | Il s’agit en général de variantes orthographiques, parfois de variantes de prononciation. |
Surnom_1 | Surnom du forçat | |
Surnom_2 | Surnom du forçat | |
Prénom_père | Prénom du père du forçat | La distinction entre prénom composé et prénoms multiples n’est en général pas possible ici. |
Nom_père | Nom de famile du père du forçat | En général, noté idem quand le nom du père est identique à celui du forçat. |
Décédé | Père décédé (o/n/?/z) | o signifie oui (père décédé), n signifie non. Dans les cas de doute on note un point d’interrogation. En l’absence d’information « z ». |
Prénom_mère | Prénom du père de la mère forçat | cf. Prénom_père |
Nom_mère | Nom de famile de la mère du forçat | cf. Nom_père |
Décédée | Mère décédée (o/n/?/z) | cf. Décédé |
Métier | Métier du forçat | A défaut d’information, on note « z ». La mention « sans métier » désigne des ruraux, pour la plupart paysans sous une forme ou sous une autre ou des citadins sans aucune qualification spécifique et souvent, journaliers. |
Militaire | (o, n) | o signifie oui ; n signifie non. Dans le cas du « n », les trois colonnes suivantes sont notées « z » |
Grade | Grade du forçat s'il était militaire | cf. Militaire. Les indications de grade sont celles indiquées dans le registre sans aucun changement. |
Régiment | Régiment du forçat s'il était militaire | cf. Militaire. Les indications sont celles indiquées dans le registre sans aucun changement. Cela ne préjuge pas de l’exactitude des dénominations. |
Supérieur | Supérieur hierarchique du forçat s'il était militaire | cf. Militaire. Dans la plupart des cas pour l’ancien régime, il s’agit de l’indication de la compagnie par le nom de son commandant. |
Sit_famille | Situation familiale du forçat (c, m, v) | Célibataire (c), marié (m), veuf (v). Le terme célibataire n’est jamais utilisé mais l’indication du registre est « garçon ». |
Nom_épouse | Ce champ n’est complété que pour les individus mariés ou veufs. Pour les célibataires, le champ est rempli par « z ». | |
Prénom_épouse | Ce champ n’est complété que pour les individus mariés ou veufs. Pour les célibataires, le champ est rempli par « z ». | |
Lieu_origine | Lieu d'origine du forçat | Dans la mesure du possible, il s’agit de la paroisse (puis de la commune à partir de la Révolution). Les orthographes des registres sont très aléatoires et l’identification exacte n’est pas toujours possible ou peut prêter à confusion quand les noms sont incomplets (par exemple quand il y a plusieurs Chatillon, Saint-Martin, Villeneuve… dans un même diocèse ou département). Quand la paroisse/commune est exactement identifiée, le numéro de département actuel est indiqué entre parenthèses. Quand l’identification peut prêter à confusion, on ajoute au numéro de département un point d’interrogation. Quand le lieu exact n’a pas pu être identifié, le nom est soit seul, soit suivi d’un point d’interrogation. Pour les villes, on trouve parfois également la mention de la paroisse à l’intérieur de la ville (indiquée entre parenthèses). Le travail d’identification exacte n’a pas été mené pour les lieux hors de France. Dans la pratique, il semble que les lieux indiqués soient parfois les lieux d’origine et parfois les lieux de résidence au moment de la condamnation. Mais rien ne permet de le savoir réellement à partir des registres. |
Département | Département d'origine du forçat | Cette information n'est siaisie qu'à partir de la Révolution. Les départements supplantent peu à peu les diocèses comme espace d’identification entre 1790 et 1792. |
Diocèse_origine | Diocèse d'origine du forçat | Les diocèses sont l’espace d’identification fondamental sous l’ancien régime. Ils ne correspondent que très exceptionnellement aux départements créés sous la Révolution. Quand l’indication du diocèse est erronée dans le registre, elle est laissée telle quelle avec la mention (sic) qui signifie que le diocèse indiqué n’existe pas. |
Province_origine | Province d'origine du forçat | L’indication de la province n’est que très ponctuelle dans les registres. Elle a été systématiquement rajoutée dans le cas de provinces clairement et facilement identifiable (ex Bretagne, Normandie…) mais le cas n’est pas général. |
Pays_origine | Pays d'origine du forçat | F pour France dans les frontières de l’époque (la Savoie par exemple n’en fait pas partie). Pour les autres pays, l’indication est celle qui figure dans les registres. |
Lieu_résidence | Lieu de résidence du forçat | L’information est très rare dans les registres sous l’Ancien Régime. Elle n’apparaît régulièrement que peu à peu pendant l’époque révolutionnaire puis devient systématique au XIXe siècle. |
Dépt_résidence | Département de résidence du forçat | cf. Lieu_résidence |
région_résidence | Région de résidence du forçat | cf. Lieu_résidence |
pays_résidence | Pays de résidence du forçat | cf. Lieu_résidence |
Age | Age du forçat | Il s’agit de l’âge au moment de la condamnation. Des confrontations avec d’autres sources d’archives montrent que l’âge est souvent arrondi et l’exactitude très relative. |
Taille | Taille du forçat | Dans les premières années, l’indication est purement qualitative. Les valeurs chiffrées apparaissent parfois à partir de 1750 puis deviennent systématiques en 1753. Les données sont présentées en pieds (1 pied = 32,5 cm), pouces (1 pouce = 2,7 cm) et lignes (1 ligne = 2,2 mm). |
Taille_(cm) | Taille du forçat en centimètres (à partir de la fin du XVIIIe siècle) | Le passage au système métrique se fait dans les toutes dernières années du XVIIIe siècle. Pour les deux champs, l’exactitude de la donnée est très approximative. |
visage | ||
cheveux | ||
front | Peu souvent complété sous l’Ancien Régime. | |
yeux | ||
nez | ||
bouche | Peu souvent complété sous l’Ancien Régime. | |
menton | Peu souvent complété sous l’Ancien Régime. | |
lèvres | Peu souvent complété sous l’Ancien Régime. | |
barbe | ||
cicatrice | o pour oui, n pour n. Si n, la colonne suivante est complétée par « z ». | |
lieu_cicatrice | Description et localisation sur le corps des forçats de la/des cicatrices. En général, seules sont mentionnées les cicatrices sur les parties habituellement visibles du corps (tête cou, mains, bras). Sur les autres parties du corps, ne sont signalées que les cicatrices les plus remarquables ou sortant de l’ordinaire. | |
vérole | Indication de marque de petite vérole (= variole) ou non (o ou n). La mention est parfois un peu plus détaillée (fortement, légèrement…). | |
signes_particuliers | Sont indiqués ici la couleur des sourcils (souvent précisée en même temps que les cheveux et la barbe) et toutes les autres caractéristiques physiques inhabituelles. Ces indications, comme tous les autres critères corporels descriptifs servent à retrouver les forçats en cas d’évasion, les signalements étant alors envoyés aux brigades de maréchaussée. | |
flétrissure | Présence d'une marque au fer rouge, dite flétrissure (o, n) | Marque au fer rouge qui constitue une partie de la peine infligée à certains condamnés. La flétrissure est abolie en 1791 mais rétablie en 1810. o pour oui, n pour non. |
type_flétrissure | Partie du corps où la marque a été portée. La mention est peu fréquente dans les registres mais les flétrissures sont généralement faites sur l’épaule (omoplate). | |
juridiction_condamnation | Juridiction de condamnation du bagnard | |
lieu_condamnation | Lieu de condamnation du bagnard | En général, ville où siège la juridiction condamnant. Pour les conseils de guerre, les lieux peuvent être directement des champs de bataille ou des camps militaires. |
jour_condamnation | ||
mois_condamnation | ||
année_condamnation | ||
crime | Indication complète telle que dans les registres. | |
typologie_crime | Cette information n'est pas présente dans les registres et sert uniquement à l'analyse de données. | |
durée_peine | En général, les peines les plus courtes sont de 3 ans (exceptionnellement un an pour certains délits militaires). En 1791, les condamnations à vie sont momentanément supprimées et les peines les plus longues sont alors de 24 ans. | |
commutation | (o, n) | o pour oui, n pour non. Les commutations sont des réductions de peine accordées par le souverain ou par un tribunal saisi après le premier jugement. |
peine_initiale | Peine initiale avant sa commutation | Dans la plupart des cas de commutation, la peine initiale était une condamnation à mort. |
origin_commut | Indication de l’autorité politique ou judiciaire prononçant cette commutation. | |
jour_commut | ||
mois_commut | ||
année_commut | ||
jour_lib | ||
mois_lib | ||
année_lib | ||
Evasion | (o, n) | o pour oui, n pour non. En général seules les évasions momentanément réussies sont signalées mais il y a de nombreuses tentatives d’évasion qui n’apparaissent pas dans les registres. Quand un même forçat s’évade plusieurs fois, il est possible que l’on signale les différentes évasions sur la même fiche mais, dans la plupart des cas, les évadés repris sont reportés sur une nouvelle fiche. |
jour_évasion | ||
mois_évasion | ||
année_évasion | ||
lieu_évasion | Lieu de l'évasion | Il s'agit des lieux fréquentés par les forçats à l’intérieur du port. Cette mention n’est pas générale. |
csqces_évasion | Conséquences de l'évasion | les évadés repris sont jugés et leur peine est souvent alourdie. Les registres mentionnent fréquemment par quelle brigade de maréchaussée les évadés ont été repris et ramenés au bagne. |
jour_mort | ||
mois_mort | ||
année_mort | ||
lieu_mort | N’est évoqué que quand la mort survient dans des circonstances particulières. | |
autres_infos | Informations complémentaires | La colonne contient entre autres les mentions de transfert d’un forçat d’un bagne à l’autre (en particulier vers Rochefort ou Lorient), des mentions complémentaires sur les évasions, des mentions sociales ou ethniques (juif, bohémien, nègre, bâtard, enfant trouvé…) On y a ajouté également des mentions sur les parents présents au bagne (pères ou frères) et sur les récidives (avec indications des différents numéros de matricule d’un même individu). |
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